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29 novembre 2023

Michel Ducas - mducas@medialo.ca

Feux de forêt : le Forestier en chef recommande des baisses

L’Abitibi-Témiscamingue et le Nord-du-Québec durement touchées

Feux de forêt Lebel-sur-Quévillon

©Photo : Gordy Roy

L’Abitibi-Témiscamingue et le Nord-du-Québec sont les deux régions les plus touchées par les recommandations du Forestier en chef.

Le Forestier en chef du Québec, Louis Pelletier, recommande des baisses de possibilités forestières de plus de 600 000 m³/an, à la suite des feux de forêt historiques qui ont frappé le Québec en 2023.  L’Abitibi-Témiscamingue, le Nord-du-Québec et la Mauricie sont touchées par ces recommandations.  Pour la région de l’Abitibi-Témiscamingue, la baisse est de 2,1%, contre 12,7% dans le Nord-du-Québec.

Au total, ce sont plus d’1,3 M d’hectares de forêt qui ont brûlé l’été dernier au Québec, dans 44 unités d’aménagement.  Treize de ces unités étaient situées dans les trois régions susmentionnées, et ont été plus durement touchées.  De ce fait, elles ont été analysées en priorité, puisqu’elles semblaient plus préoccupantes aux yeux de Louis Pelletier. 

« C’est une situation qui n’était pas facile, et il a fallu la traiter de façon rigoureuse, a avoué le Forestier en chef, lors d’un point de presse tenu mercredi, à Roberval.  Il nous a fallu travailler avec l’information dont nous disposions sur le terrain, et c’est sur la base de ces informations que nous avons fait nos recommandations à la ministre des Ressources naturelles. »     

Des ententes avec les Autochtones 

Parmi les secteurs les plus touchés par les feux de forêt de l’été dernier, il y avait le secteur de Lebel-sur-Quévillon, qui avait fait la manchette, ainsi que le secteur Eeyou-Istchee, qui fait l’objet d’ententes de nation à nation.  Dans ce contexte, le Forestier en chef devait s’avancer avec prudence.  « Il fallait tenir compte des ententes avec les Autochtones dans les calculs de nos recommandations, de dire Louis Pelletier.  Il s’agit d’une situation délicate quand il est question de l’attribution du bois. » 

Les recommandations du Forestier en chef sur les réductions des possibilités forestières sont valables à partir du 1er avril 2024, pour la période entre 2023 et 2028.  Il existe aussi une autre portion de l’effet mesuré, qui sera réévaluée dans la prochaine année dès que des informations, notamment celles relatives aux travaux de remise en production de la forêt et aux données de récupération complétée des bois brûlés, seront transmises au Forestier en chef.  « Si d’autres événements du même genre venaient à survenir l’an prochain, il faudrait reprendre les calculs », explique M. Pelletier. 

Une réflexion bienvenue 

Le Forestier en chef a profité de l’occasion pour saluer la décision de la ministre Maïté Blanchette-Vézina de tenir une vaste réflexion sur la forêt québécoise.  « Avec les changements climatiques, il est devenu important de tenir une réflexion sur l’avenir de la forêt québécoise, et en cela, je salue l’initiative de la ministre », de dire M. Pelletier. 

« Le pire scénario », selon le CIFQ 

Le Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ) estime que l’analyse du Forestier en chef constitue le pire des scénarios pour plusieurs régions.  « Il s'agit d'un impact de 13,5 milliards $, indique le PDG du CIFQ, Jean-François Samray. Une réduction de 620 000 mètres cubes représente environ 23 000 logements par année, soit l'équivalent d'environ 50% des logements construits annuellement au Québec. Cela signifie également que l'emploi de près de 2700 travailleurs et travailleuses risque sérieusement de disparaître. Dans des régions où l'industrie forestière est le moteur de la vitalité socio-économique, nous devons rapidement identifier des mesures de mitigation en collaboration avec le gouvernement du Québec. » 

De son côté, le ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF) n’a pas tardé à réagir, en annonçant la mise sur pied d’un comité de soutien spécial, pour les communautés et les travailleurs touchés par les recommandations du Forestier en chef.  Piloté par le MRNF, le comité sera également formé d’experts des ministères de l’Emploi et de l’Économie. « Comme gouvernement responsable, on doit veiller au développement durable de nos forêts, a déclaré par voie de communiqué la ministre Maïté Blanchette-Vézina.  Les feux historiques de 2023 nous forcent à modifier considérablement les façons d'aménager et de protéger notre forêt, et d'assurer sa revitalisation à certains endroits au Québec. Le comité spécial annoncé aujourd'hui permettra d'accompagner les acteurs de la filière forestière les plus concernés par la récente modification de la possibilité forestière de manière à assurer la vitalité des régions touchées et le développement durable de nos forêts. » 

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